La couleur en prothèse dentaire – De la subjectivité à l’objectivité

Cette matinée de conférences offre une immersion complète dans l’univers de la couleur dentaire, en mettant en lumière les défis spécifiques liés aux restaurations indirectes et à l’importance d’une communication efficace avec les prothésistes. La perception, la formulation et la transmission de la couleur constituent des étapes fondamentales pour garantir des restaurations esthétiques et naturelles. Pourtant, cette transmission repose encore souvent sur des outils classiques, tels que les teintiers, marqués par une grande subjectivité.

L’atteinte de l’excellence dans la création des restaurations prothétiques collées unitaires représente un des sommets de la dentisterie esthétique. Cette quête exige non seulement une morphologie précise pour une intégration harmonieuse, mais aussi une parfaite maîtrise de l’harmonisation chromatique avec les dents adjacentes. La session de formation explorera les méthodes modernes permettant d’objectiver cette étape cruciale. Un focus particulier sera mis sur l’usage des technologies avancées pour le calibrage des couleurs, un pivot essentiel dans le succès des restaurations esthétiques.

Nous examinerons les défis posés par la communication parfois défaillante avec le laboratoire, les supports dentaires dyschromiés et le choix du biomatériau.

L’application pratique des mesures numériques dans l’espace colorimétrique CIELAB sera abordée en profondeur, notamment à travers des protocoles précis :

La photographie en lumière croisée-polarisée couplée à la calibration des images numériques avec une charte de gris
L’utilisation des spectrophotomètres et colorimètres

Ces techniques permettent d’améliorer la correspondance des couleurs en prothèse dentaire et de réduire la nécessité de réitérer les essayages chronophages au fauteuil, optimisant ainsi nos résultats esthétiques et la relation de confiance avec nos patients.

Optimisation du collage – Maîtrise des protocoles

Avec l’évolution constante des biomatériaux, les procédures de collage indirect ont profondément changé, offrant aux praticiens des possibilités élargies mais aussi une complexité accrue dans le choix des matériaux et des protocoles. Parallèlement, les designs de préparation ont évolué, abandonnant progressivement les formes rétentives traditionnelles au profit de préparations non rétentives adaptées aux techniques adhésives modernes.

Cette session propose un panorama des recommandations actuelles pour les restaurations collées, depuis la préparation jusqu’aux protocoles d’assemblage. À l’extrême de cette approche minimalement invasive, deux thérapeutiques du secteur antérieur illustrent parfaitement les exigences de la dentisterie moderne : la facette et le cantilever en céramique collée. Ces restaurations mobilisent les techniques adhésives les plus avancées afin d’assurer un respect maximal du capital tissulaire tout en répondant aux impératifs biologiques et esthétiques. Leur pérennité est aujourd’hui largement démontrée par la littérature scientifique.

Cependant, la nature chimique des céramiques utilisées (vitrocéramique pour les facettes, zircone pour les cantilevers), les spécificités des conditionnements prothétiques et la topographie des préparations amélaires (vestibulaire ou palatine) nécessitent une approche rigoureuse et des protocoles adaptés.

Cette après-midi présentera les protocoles contemporains d’assemblage des restaurations indirectes collées en vitrocéramique et en zircone à travers des pas à pas illustrés. Enfin, certains substrats, qu’il s’agisse de tissus dentaires altérés ou de matériaux prothétiques réputés difficiles à coller, nécessitent des protocoles adhésifs spécifiques.

Nous conclurons sur les stratégies permettant d’assurer un collage efficace et durable, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives cliniques aux praticiens.